Comment saboter un pipeline (Andreas Malm)

« Nous dressons nos campements de solutions durables. Nous manifestons, nous bloquons, nous adressons des listes de revendications à des ministres, nous nous enchaînons aux grilles, nous nous collons au bitume, nous manifestons à nouveau le lendemain. Nous sommes toujours parfaitement, impeccablement pacifiques. Nous sommes plus nombreux, incomparablement plus nombreux. Il y a maintenant un ton de désespoir dans nos voix ; nous parlons d’extinction et d’avenir annulé. Et pourtant, les affaires continuent tout à fait comme avant – business as usual. À quel moment nous déciderons-nous à passer au stade supérieur ? »

Confrontant l’histoire des luttes passées à l’immense défi du réchauffement climatique, Andreas Malm interroge un précepte tenace du mouvement pour le climat : la non-violence et le respect de la propriété privée. Contre lui, il rappelle que les combats des suffragettes ou pour les droits civiques n’ont pas été gagnés sans perte ni fracas, et ravive une longue tradition de sabotage des infrastructures fossiles. La violence comporte des périls, mais le statu quo nous condamne. Nous devons apprendre à lutter dans un monde en feu.

Dans cet essai d'environ cent cinquante pages, l'universitaire et écologiste radical Andreas Malm mène une réflexion très bien argumentée sur les moyens d'action à la disposition des activistes pour le climat et pose notamment la question de l'usage de la violence contre les biens, c'est-à-dire le sabotage des installations et infrastructures écocides. L'auteur suédois a son avis sur la question mais prend le temps de poser les arguments pour et les objections, avec ce qu'il faut de nuance pour expliquer son propos.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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