Cyberpunk’s Not Dead (Yannick Rumpala)

Cyberpunk’s Not Dead, sous-titré Laboratoire d’un futur entre technocapitalisme et post-humanité est un essai de l’enseignant-chercheur en science politique Yannick Rumpula, publié en 2021 chez Le Bélial.

Surgi au cours des années 1980, le cyberpunk a marqué la science-fiction de son empreinte, donnant une contrepartie littéraire aux fulgurances esquissées au cinéma par l’iconique Blade Runner. Avec des œuvres majeures comme Neuromancien de William Gibson, tout un imaginaire s’est alors ouvert, révélant des anxiétés appelées à résonner durablement…

Prolifération technologique, évasion dans des mondes virtuels, domination économique des multinationales, précarisation sociale, fragmentations culturelles en nouvelles tribalités : en quoi et comment ces visions peuvent-elles (encore) faire sens à quelques décennies de distance ?

Yannick Rumpala, maître de conférences en science politique à l’université de Nice, explore ici les thématiques et projections installées par ce mouvement littéraire, la manière dont il s’est coulé dans une modernité déjà chancelante et a cultivé les germes des incertitudes futures de nos existences. Tel un laboratoire dont les expérimentations auraient malencontreusement débordé…

J’avais bien aimé Hors des décombres du monde : écologie, science-fiction et éthique du futur, l’essai précédent de Yannick Rumpala que j’avais lu la semaine passée, même s’il était dense et pas toujours accessible aux non-initiés en sciences sociales. Celui-ci reste érudit et bien documenté mais il m’a semblé plus facile d’accès. J’ai en tout cas moins buté sur ces concepts inconnus, à moins qu’ils soient tout simplement mieux expliqués ou contextualisés.

L’auteur propose un parcours autour de 6 thématiques, dans 6 chapitres successifs :

  1. Cyber / Code
  2. Capitalisme / Corporations
  3. Cités
  4. Corps / Cyborgs
  5. Chaos / Contre-cultures / Criminalité
  6. Cyberespace

Yannick Rumpala propose ainsi une exploration de l’imaginaire cyberpunk à travers ses aspects et ses figures, en faisant des liens avec les sciences sociales. Il analyse cet imaginaire angoissé et désenchanté typique des années 1980, et comment il peut être relu et revisité aujourd’hui. Le texte se lit très bien et je l’ai souvent trouvé passionnant. Moi qui avais plutôt un apriori défavorable à l’esthétique et aux thématiques du cyberpunk, je dois dire que cela m’a donné envie de plonger dans les oeuvres emblématiques de ce genre.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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