L'imaginaire au fil des pages (Elodie Hommel)

L’imaginaire au fil des pages, sous-titré Lectures de science-fiction et fantasy chez les jeunes adultes, est un ouvrage d’Elodie Hommel, tiré de sa thèse de doctorat en sociologie consacré aux pratiques de lecture de littératures de l’imaginaire de jeunes adultes. Il a été publié en juin 2024 aux Presses Universitaires de Rennes.

Depuis le début des années 2000, les titres de fantasy se multiplient dans les collections et éditions traditionnellement dédiées à la science-fiction. Face à ce succès croissant, la catégorie éditoriale englobante de « littératures de l’imaginaire » est apparue et s’est progressivement imposée. À rebours des discours alarmistes sur la désaffection de la lecture, ces récits sont plébiscités par les jeunes générations. L’ouvrage entend comprendre les raisons de ce succès, à travers l’analyse des réceptions de ces littératures et de leurs spécificités : recherche conjuguée d’évasion et de réalisme, inscription dans des communautés d’intérêt, effets cruciaux de l’âge et de la génération. Loin des stéréotypes qui associent ces productions à des lectures « faciles » et dépourvues de dignité littéraire, cette recherche en sociologie met en évidence la richesse et la complexité des lectures de science-fiction et de fantasy. À travers le cas des littératures de l’imaginaire, elle éclaire plus largement les pratiques de lecture à l’ère numérique, les évolutions des pratiques lectorales à l’entrée dans l’âge adulte et les phénomènes de distinction à l’oeuvre au sein de genres dont la légitimité n’est pas assurée.

Le livre fait moins de 300 pages, le texte est tout à fait accessible à des novices en sociologie, comme moi. Il se compose de six chapitres :

  1. Les “littératures de l'imaginaire” : un ensemble éditorial foisonnant

  2. Raisons de lire de l'imaginaire : conjuguer évasion et réalisme

  3. La matérialité du livre dans l'expérience de lecture

  4. Carrières de lecteurs et lectrices en littératures de l'imaginaire

  5. Comment genre et milieu social façonnent l'expérience de lecture des littératures de l'imaginaire

  6. La culture de l'imaginaire : des lectures inscrites dans des communautés d'intérêt

  7. Postures de lecteurs et lectrices face à la légitimité ambiguë des littératures de l'imaginaire

J'ai trouvé cette étude plutôt intéressante, en particulier quand l'autrice aborde la notion de “carrières de lecteurs et lectrices” ainsi que les stratégies de distinction (coucou Pierre Bourdieu) que l'on retrouve parmi les lecteurs et lectrices de littératures de l'imaginaire, par rapport aux non-lecteurs ou aux lecteurs d'autres genres littéraires, mais aussi entre lecteurs et lectrices de littératures de l'imaginaire.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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