L’imaginaire de la Commune (Kristin Ross)

Difficile de résumer cet essai de Kristin Ross, tant il est riche, dense, et parfois un peu confus.

William Morris, Élisée Reclus, Pierre Kropotkine : ce ne sont pas les premiers noms qui viennent à l'esprit s'agissant de la Commune de Paris. S'ils tiennent dans ce livre un rôle important, c'est que pour Kristin Ross, la Commune déborde l'espace-temps qui lui est habituellement attribué, les 72 jours écoulés et les fortifications sur lesquelles elle a combattu. L'Imaginaire signifie que cet événement révolutionnaire n'est pas seulement international mais qu'il s'étend bien au-delà du domaine de la politique, vers l'art, la littérature, l'éducation, la relation au travail. Ce n'est pas un hasard si les trois personnages principaux du livre sont un poète-artiste, un géographe et un scientifique-anarchiste russe : la Commune n'est pas un simple épisode de la grande fable républicaine, c'est un monde nouveau qui s'invente pendant ces brèves semaines, un monde qui n'a pas fini de hanter les uns et d'inspirer les autres.

L'autrice revient sur l'expérience de la Commune de Paris, elle montre notamment que cette insurrection révolutionnaire n'est pas sortie de nulle part mais était le produit de débats et de réflexions qui agitaient les milieux radicaux depuis plusieurs années. Elle étudie également comment cette expérience a ensuite nourri la réflexion de plusieurs auteurs, dont Karl Marx, Elisée Reclus, William Morris, et Pierre Kropotkine.

J'ai parfois eu du mal à suivre la logique d'ensemble du texte, mais paradoxalement j'ai tout de même trouvé cela diablement intéressant.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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