Utopies réelles (Erik Olin Wright)

Utopies réelles est un ouvrage du sociologue américain Erik Olin Wright, publié en anglais en 2010 et traduit en français en 2017. L’ambition de l’auteur était de proposer des pistes pour sortir du capitalisme, en s’appuyant notamment des expérimentations et des expériences anticapitalistes ou postcapitalistes, ce qu’il appelle des utopies réelles.

Pourquoi et comment sortir du capitalisme ? Quelles sont les alternatives d'ores et déjà présentes ? Peut-on, doit-on réinventer les socialismes par des réalisations concrètes ? Avec quels outils, quelles formes d'action, quelles institutions ? Telles sont les vastes questions, solidaires les unes des autres, auxquelles répond ce livre original et magistral, synthèse d'une enquête internationale et collective de plusieurs années sur les théories les plus actuelles de l'émancipation ainsi que sur de nombreux projets vivants de transformation radicale, ou plus graduelle, déjà observables dans les domaines social, économique et politique.

Grâce à un regard rigoureux et acéré, appelé à fonder un nouveau programme de recherche sur les expérimentations postcapitalistes contemporaines, se détachent une conception neuve du progrès et de ses instruments potentiels ainsi qu'une vision scientifique des modalités de dépassement du capitalisme.

Les utopies réelles ne sont ni pour les idéalistes ni pour les réalistes. Ce sont les expériences vécues, les projections audacieuses qui créent dès maintenant les conditions et les formes d'un avenir meilleur, d'un autre futur possible.

Traité savant, arme au service d'un renouveau nécessaire de l'imagination politique, Utopies réelles figure déjà parmi les classiques de la pensée sociale du XXIe siècle.

Avant de commencer ce livre, j’avais lu Stratégies anticapitalistes pour le XXIe siècle, un essai plus court qui se voulait à la fois une synthèse et un prolongement de celui-ci. Je dois dire que j’ai apprécié d’avoir lu la « version courte » avant de m’attaquer à la « version longue », dont les 637 pages et le ton théorique voire académique peut faire peur.

Il s’agit en effet d’un livre dense, peut-être trop dense parfois. L’inconvénient, c’est que l’on peut parfois se perdre dans la pensée de l’auteur, qui enchaine les analyses, les facteurs, les récusations et les synthèses à un rythme parfois difficiles à suivre quand on ne reste pas concentré suffisamment sur le texte. L’avantage, et c’est plutôt ce que j’ai envie d’en retenir, c’est qu’il est très riche en idées et en possibilités que l'on a envie d'explorer.

C’est un livre qui analyse les méfaits du capitalisme, élabore des concepts et une théorie de transformation sociale, décrit les stratégies qui s’offre à nous, et tente de proposer des solutions en s’inspirant de propositions théoriques ou d’expériences concrètes. L’auteur nous amène ainsi à réfléchir, à nous poser des questions, et finalement nous donne envie de nous engager pour expérimenter.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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