Zéro Janvier

Chroniques d'un terrien en détresse – Le blog personnel de Zéro Janvier

“Tales from Earthsea” est le cinquième tome du cycle Earthsea d'Ursula K. Le Guin, également connu en français sous le nom de cycle de Terremer.

Après quatre romans, ce tome présente la particularité d’être un recueil de nouvelles. Il a été publié en 2001 et comprend cinq nouvelles : trois inédites lors de la publication du recueil, et deux qui avaient été déjà publiées en 1998 et 1999. Dès l’avant-propos, Ursula K. Le Guin présente son intention : combler certains « trous » de son univers pour faire le lien entre Tehanu, le quatrième tome, et The Other Wind, le dernier roman du cycle, qui était encore non publié à l’époque. L’autrice explore ainsi des périodes et des espaces géographiques encore inexplorés dans les quatre premiers tomes et en profite pour expliquer certains éléments évoqués mais jamais explicités dans les romans précédents.

Les cinq nouvelles qui composent le recueil sont :

  • The Finder, qui met en scène un jeune mage ayant participé à la fondation de l’école de magie sur l’île de Roke
  • Darkrose and Diamond, sur une histoire d’amour contrarié entre la fille d’une sorcière et le fils d’un riche marchand
  • The Bones of Earth, qui nous permet de découvrir la jeunesse d’Ogion, le mentor de Ged, notamment lors du fameux épisode du tremblement de terre qui l’a rendu célèbre
  • On the High Marsh, sur un mystérieux sorcier réfugié dans un village dont le bétail est frappé par une terrible épidémie
  • Dragonfly, qui fait véritablement le lien entre Tehanu et le dernier roman du cycle

Comme souvent avec les recueils de nouvelles, la plaisir de lecture peut varier d’une nouvelle à l’autre, mais j’ai globalement beaucoup aimé celles-ci, avec peut-être une mention particulière pour The Finder, une longue nouvelle qui nous en apprend plus sur l’histoire de la magie et de l’école de Roke.

Le livre s’achève par un chapitre où l’autrice nous propose plus ou moins sa « bible » de l’univers d’Earthsea, puisqu’elle y détaille les populations, les langues, et surtout les mythes et l’histoire de son univers. On en apprend encore un peu plus sur les dragons et le lien qu’ils entretiennent avec les humains, lien dont où pressent depuis le tome précédent qu’il sera important pour la suite.

Il ne me reste plus désormais qu’à plonger dans The Other Wind, le dernier tome du cycle. Je vous en reparle très prochainement !

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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“Tehanu” est le quatrième tome du cycle Earthsea d'Ursula K. Le Guin, également connu en français sous le nom de cycle de Terremer.

Publié en 1990, près de vingt ans après le tome précédent, le roman reprend cependant le récit directement après l’épilogue de The Farthest Shore. Le vieux mage Ged et le jeune prince Arren sont de retour de leur terrible voyage : Arren va monter sur le trône sous son nom véritable, Lebannen, tandis que Ged, privé de sa magie, va s’exiler. Dans le même temps, Tenar, l’héroïne du deuxième tome The Tombs of Atuan, désormais veuve d’un fermier, recueille Therru, une fillette gravement brûlée et maltraitée par sa « famille ».

Le roman met en scène les retrouvailles entre Ged et Tenar, des années après leurs aventures dans The Tombs of Atuan. Tenar n’est plus la grande prêtresse de sombres divinités, et Ged n’est plus mage, même s’il conserve encore le titre honorifique d’archimage, le temps que les maîtres de Roke désignent son successeur. D’une certaine façon, le roman nous parle du temps qui passe, des vies qui avancent pour le meilleur et pour le pire, de la nostalgie d’une époque révolue.

Surtout, Ursula K. Le Guin propose un récit profondément féministe qui aborde les questions de la place des femmes dans la famille et dans la société, du rapport au pouvoir et de la domination masculine. Elle le fait avec talent, finesse, mais sans concession. Elle offre ainsi de la fantasy engagée, à la fois intelligente et divertissante.

J’ai l’impression que chaque tome de ce cycle est meilleur que le précédent, c’est en tout cas le cas pour l’instant. Il ne me reste désormais plus que deux livres à lire dans ce cycle, un recueil de nouvelles puis le roman final de la série. Je vais m’y mettre très vite !

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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“The Farthest Shore” est le troisième tome du cycle Earthsea d'Ursula K. Le Guin, également connu en français sous le nom de cycle de Terremer.

On y retrouve à nouveau Ged, le héros du premier tome et personnage secondaire du deuxième, désormais vieillissant et Archimage. Il est cette fois accompagné dans sa quête par Arren, un jeune prince. Leur but ? Découvrir pourquoi la magie disparait peu à peu des îles d’Earthsea.

Leur voyage les mènera dans le sud et l’ouest de l’archipel, à la rencontre de peuples que nous n’avions pas encore eu l’occasion de découvrir jusque là. Personnellement, j’ai une tendresse particulière pour le peuple des mers. On retrouve également avec plaisir des dragons, souvent cités mais rarement aperçus dans les romans précédents, hormis une scène marquante du premier.

A travers les aventures du vieux mage et de son jeune compagnon, Ursula K. Le Guin nous parle de la mort et du rapport des êtres humains à cette issue qui peut être terrifiante et malgré tout inévitable. Encore une fois, le récit peut sembler très classique mais révèle une réelle profondeur au lecteur prêt à l’accueillir. Le tout dans un style fin et poétique auquel l’autrice nous avait déjà habitué dans les deux premiers tomes.

Ce roman met fin à la trilogie originale d’Earthsea, publiée au tournant des années 1960 et 1970. Je vais désormais poursuivre mon voyage dans l’archipel avec les trois tomes suivants, publiés dans les années 1990 et 2000.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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“The Tombs of Atuan” est le deuxième tome du cycle d'Earthsea d'Ursula K. Le Guin, également connu en français sous le nom de cycle de Terremer.

On y retrouve Ged, le héros du premier tome, mais dans un rôle secondaire, d'autant qu'il n'apparaît que dans la seconde moitié du roman. L'héroïne est une jeune fille arrachée à sa famille à l'âge de cinq ans pour servir de Grande Prêtresse d'une religion très ancienne, après la mort de la prêtresse précédente, dont elle serait la réincarnation.

Comme le premier roman, celui-ci peut appaître comme un roman d'apprentissage très classique, mais Ursula K. Le Guin nous propose un très beau récit servi par une écriture empreinte de poésie. L'autrice explore parfaitement la psychologie de sa protagoniste et la question de la religion, du culte, de la foi, et de l'emprise.

Je continue à être séduit par ce cycle, je comprends qu'il soit devenu un classique de la fantasy. Je vais poursuivre directement avec le troisième roman !

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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« A Wizard of Earthsea » est le premier roman du cycle Earthsea d’Ursula K. Le Guin (traduit en cycle de Terremer en français, me semble-t-il).

Derrière un récit d'apprentissage en apparence très classique en fantasy se cache en réalité un texte poétique, plus profond et original qu'il n'y paraît à première vue. Je me suis laissé emporter par les aventures et les rencontres de son jeune héros, sans totalement comprendre ce qui me plaisait tant. La post-face de l'autrice est à ce titre très éclairante : elle y explique l'origine de ce roman et ce qu'elle a voulu en faire. Pour moi, l'objectif est clairement atteint.

Je vais enchaîner directement avec le deuxième tome du cycle, en espérant qu'il me plaise autant que celui-ci.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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Je sors un peu déçu de la lecture de ce “guides des genres et sous-genres de l'imaginaire”, tiré du blog d'un passionné de littératures de l'imaginaire.

J'espérais en sortir avec de nombreuses références de romans que l'auteur m'aurait donné très envie de lire, et ce n'est pas totalement le cas. En effet, le titre de l'ouvrage doit être pris au sens littéral : l'auteur passe en effet plus de temps à proposer, préciser et débattre de la définition de chaque genre et sous-genre de l'imaginaire qu'à les illustrer avec des oeuvres représentatives. Si la présentation de chaque sous-genre s'achève bien par un encadré listant quelques oeuvres, cela tient plus de l'inventaire que de la présentation donnant envie d'en découvrir plus sur chaque oeuvre.

J'espérais trouver de l'inspiration pour de nouvelles lectures, j'en ressors avec une classification certes très précise (j'adore ça, d'ailleurs) mais guère inspirante.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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Après avoir passé près de deux mois fabuleux dans l’univers de la Culture de Iain M. Banks, j’avais envie de changer complètement d’ambiance et de genre littéraire. Cela tombait bien, car est sorti début janvier « Ceci n’est pas un fait divers », le nouveau roman de Philippe Besson, un auteur que je suis fidèlement depuis son premier roman « En l’absence des hommes », il y a plus de vingt ans.

Dans ce roman, le narrateur est un jeune homme de dix-neuf ans, danseur à l’Opéra de Paris. Il reçoit un appel de sa petite soeur de treize ans, qui lui apprend la terrible nouvelle qui va bouleverser leur vie : leur père vient de tuer leur mère. C’est le point de départ d’un récit sur les violences conjugales, le féminicide, et la difficile reconstruction des proches.

Le style est celui auquel Philippe Besson nous a habitué : simple, fluide, sans fioritures. Je ne sais pas si mon regard de lecteur a changé depuis vingt ans (probablement) ou si c’est la plume de l’auteur qui a perdu un peu de force (peut-être aussi), mais je le trouve moins tranchant que dans ses premiers romans. Certaines formules sonnent creuses, des lieux communs appauvrissent le texte, et la capacité qu’avait Philippe Besson de trouver les mots justes pour parler des sentiments humains me saute moins aux yeux.

Le thème du roman est évidemment fort, mais là aussi j’y vois comme un opportunisme de la part de l’auteur. Ce récit était sans doute nécessaire, mais l’était-il de la part de cet auteur, qui semble d’être emparé d’un sujet « dans l’air du temps » (j’ai du mal à utiliser cette expression pour évoquer ce sujet, mais je n’en trouve pas de meilleure et j’espère que vous comprendrez ce que j’ai voulu exprimer).

J’ai lu les deux cent pages de ce livre entre ce matin et ce début d’après-midi et j’en ressors un peu mitigé. Il y a du bon dans ce roman, mais je n’ai pas été emballé et emporté par la plume de Philippe Besson comme j’avais pu l’être avec certains de ses romans qui m’avaient marqués, comme « En l’absence des hommes », « Un homme accidentel », ou « Arrête avec tes mensonges ». La lassitude me gagne peut-être, même si je serai très probablement encore au rendez-vous de son prochain roman. Jusqu’à quand ?

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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J’ai commencé à lire le cycle de la Culture début décembre. Nous approchons de la fin du mois de janvier et je viens de terminer le dernier roman du cycle. Un peu de moins de deux mois d’un voyage littéraire dont je garderai à jamais un souvenir fort. Mais avant de revenir sur le cycle complet, parlons d’abord du roman que je viens de terminer.

« The Hydrogen Sonata » est le dixième et dernier roman du cycle de Iain M. Banks. Il s’intéresse principalement à une civilisation qui a failli figurer parmi les fondateurs de la Culture, avant de renoncer au dernier moment. Des millénaires plus tard, cette civilisation s’apprête à atteindre son stade ultime : la Sublimation, le passage du monde réel à une autre dimension, laissant ainsi la place aux civilisations plus jeunes. A cette occasion, la tradition veut qu’une autre civilisation lui livre un secret avant le « grand départ ». Malheureusement, rien ne se passe comme prévu, et plusieurs parties en présence se lancent dans une course-poursuite pour découvrir ou enterrer ce secret qui pourrait remettre en cause les plans pour la Sublimation.

Le récit alterne des scènes d’action haletantes – même si ce n’est vraiment ma tasse de thé – et des moments plus philosophiques sur la vie, la mort, et l’au-delà. C’est un équilibre que Iain M. Banks a souvent réussi à doser tout au long du cycle, ce dernier roman ne fait pas exception.

Même si ce roman n’est pas mon préféré du cycle, sa place à la fin du cycle lui donne une saveur particulière, renforcée par sa thématique qui sonne comme un adieu. Je ne sais pas si l’auteur avait prévu d’écrire d’autres romans dans l’univers de la Culture avant de disparaître lui-même, mais ce dixième roman propose quoi qu’il en soit une très belle conclusion.

J’ai donc passé près de deux mois en compagnie de la Culture et de cette oeuvre magistrale Iain M. Banks. Cela faisait un moment que je voulais lire ce cycle et je ne regrette pas de l’avoir enfin fait. Mon seul regret serait de ne pas l’avoir fait plus tôt. Ce cycle rejoint clairement le panthéon de mes oeuvres de science-fiction préférées, avec Dune et Hyperion, sans que je sois capable de les départager. Je ne peux qu’encourager tout amateur de science-fiction à plonger dans cet univers si ce n’est pas déjà fait. C’est un voyage parfois difficile mais dont on ressort avec la tête pleine d’images et de souvenirs inoubliables.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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« Surface Detail » est le neuvième et avant-dernier tome du cycle de la Culture de Iain M. Banks. Malgré ses qualité indéniables, c’est peut-être celui que j’ai pris le moins plaisir à lire. Certains passages m’ont beaucoup plu, mais je dois avouer que j’ai fini par me lasser de la multitude de scènes d’action, qui n’ont jamais été mes scènes préférées dans la littérature de science-fiction.

Le roman parle principalement de réalités virtuelles, de religion, de pénitence, et du concept de réalité, le tout au sein d’un récit de vengeance digne d’une tragédie grecque (c’est un compliment venant de moi) et de complots intergalactiques pas toujours aisés à suivre. Nous suivons plusieurs personnages plus ou moins sympathiques et attachants : il y a ceux dont j’ai suivi les aventures avec plaisir, ceux que j’ai adoré détester, ceux qui m’ont ému, et ceux qui m’ont laissé totalement indifférent.

Ce roman m’a donc laissé avec une impression contrastée : des idées lumineuses, une créativité toujours géniale, des passages réellement sublimes, mais avec des personnages inégaux, un récit un peu trop confus à mon goût, et des scènes d’action trop fréquentes et trop longues. J’ai parfois eu l’impression de lire deux livres en un : l’un centré sur la psychologie des personnages et la philosophie, tendant vers ce que j’avais tant aimé dans « Look to Windward » ; l’autre plus proche de la SF militaire, qui n’est pas franchement mon sous-genre préféré dans la science-fiction.

Quoiqu’il en soit, cela reste tout de même de la très bonne science-fiction, supérieur à la moyenne des publications dans ce genre. Il ne me reste désormais plus qu’un roman à lire pour achever ce monumental cycle de la Culture.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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« Matter » est le huitième tome du cycle de la Culture de Iain M. Banks. Après avoir reçu une énorme claque avec le tome précédent, « Look to Windward », j’avais un peu peur de ne plus retrouver les mêmes émotions dans la suite du cycle. Heureusement, Iain M. Banks est, était malheureusement, un auteur de grand talent, capable de nous surprendre de façon différente à chaque roman.

Pourtant, les premiers chapitres, sans être désagréables, m’ont laissé un peu dubitatif. J’avais un peu l’impression de retrouver la même trame que dans « Inversions », en étant plongé dans une civilisation pré-industrielle plus ou moins isolée du reste de la galaxie. Plus ou moins isolée, car le monde mis en scène par Iain M. Banks est particulièrement original, c’est une sorte de planète artificielle construite il y a des millénaires par une civilisation désormais disparue, avec des niveaux concentriques habités chacun par une civilisation différente. Nous suivons principalement les aventures des princes royaux dont la famille domine le Neuvième niveau, en passe de remporter une guerre contre leurs ennemis du Huitième niveau.

Présenté comme cela, cela peut sembler rebutant, mais l’intrigue se complexifie et mêle finalement d’autres civilisations, sans oublier la soeur des deux princes qui a rejoint la Culture il y a une dizaine d’années et s’apprête à retrouver sa famille dans des circonstances tragiques.

Outre son récit haletant avec des enjeux de plus en plus forts et ses personnages finement écrits, le roman fonctionne parfaitement grâce au contraste entre le cadre initial pré-industriel des personnages et l'univers global dans lequel ils gravitent (c'est le cas de le dire 😉).

Sans être le meilleur du cycle de la Culture, ce roman en est un élément très réussi, que j’ai pris plaisir à lire. Il ne me reste désormais que deux romans à lire dans ce cycle, je suis à la fois impatient et triste à l’idée d’approcher de la fin de cette aventure déjà mémorable.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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