Zéro Janvier

Chroniques d'un terrien en détresse – Le blog personnel de Zéro Janvier

Laurent Gaudé qui s'essaye au polar et plus encore à la science-fiction, cela me donnait très envie, et je dois tout de suite dire que je n'ai pas été déçu.

L'anticipation proposée par Laurent Gaudé sur s'appuie sur un point de départ simple : en faillite, la Grèce en tant qu'Etat n'est plus, le pays a été racheté par une société privée. Après des mois d'émeutes réprimées dans le sang, les athéniens ont été triés par leur nouveau propriétaire, les plus “socialement utiles” se sont vus proposer un contrat de travail, les autres ont été déportés dans des contrées éloignées.

Dès les premiers chapitres, j'ai trouvé des similitudes avec Les Furtifs d'Alain Damasio avec cette façon d'imaginer une ville du futur totalement privatisée, dont les habitants sont tous des citoyens-salariés d'un consortium privé et où certaines zones sont réservées à des privilégiés. Le style de Laurent Gaudé est toutefois différent de celui d'Alain Damasio, pas forcément plus littéraire mais moins dans la recherche de trouvailles linguistiques ; le rendu est peut-être moins “gadget”.

Le récit lui-même est porté par une enquête sur un meurtre, qui nous permet de découvrir la mégalopole et ses coulisses. Ce n'est à vrai dire pas forcément le plus important dans ce roman. On se laisse porter par l'enquête et sa résolution, mais pour moi ce fut surtout un prétexte pour visiter cette ville dystopique et réfléchir sur les chemins qui ont mené la société dans cet état si peu désirable, chemins qui ressemblent étrangement à ceux que nous empruntons depuis plusieurs décennies.

Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce nouveau roman de Laurent Gaudé, dans un genre auquel il ne nous avait pas habitué, mais qu'il aborde avec son talent d'écriture et sa capacité à nous immerger dans son univers.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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Avec Les Rouges, Pascale Fautrier signe un long et magnifique roman où elle nous raconte sa famille sur près de deux siècles. L'autrice, et à travers elle sa narratrice Madeleine qui lui sert d'alter-ego, est issue d'une lignée de révolutionnaires, de socialistes utopiques, d'anarchistes, de marxistes, de communistes, de trotskistes, bref de rouges.

Avec ces générations qui se succèdent, nous suivons les combats pour l'égalité et la liberté au fil du temps : Révolution Française, Restauration, Monarchie de Juillet, banquets républicains, révolution de février 1848 et répression des luttes ouvrières en juin de la même année, Second Empire, Commune de Paris et son issue tragique et scandaleuse lors de la Semaine Sanglante, Troisième République, Première Guerre Mondiale, Front Populaire, Vichy et la Résistance, le long déclin des communistes avec ou à cause de l'aveuglement des militants et du silence coupable de leurs dirigeants sur les dérives du stalinisme, puis mai 1981 et enfin le Front de Gauche.

Quand on est passionné d'Histoire, et en particulier du XIXe siècle comme je le suis, on ne peut qu'être captivé par ce récit de tous ces événements vus et vécus par des hommes ordinaires, des militants de gauche qui croient en un idéal et luttent avec ferveur.

Au-delà du récit historique à hauteur d'hommes, le roman multiplie également les scènes de récit d'une génération à une autre. Dans une sorte de mise en abîme, l'autrice met en scène la transmission d'une mémoire collective, populaire et révolutionnaire, avec ses figures et ses valeurs, et le fait dans son propre roman qui contribue à cette transmission de “notre” histoire.

J'ai trouvé qu'il y avait un petit creux dans le dernier tiers du roman, avec les débats politico-philosophiques et les manoeuvres d'appareil au sein du PCF puis des groupuscules trotskistes. C'est peut-être aussi un signe des temps : l'espoir d'un monde meilleur s'est presque éteint et on se bat désormais pour des “places”, à l'exception de quelques militants qui y croient encore. Le récit devient alors plus cryptique, moins prenant, mais cela n'enlève rien à la qualité d'ensemble du livre.

Le roman constitue à la fois un vibrant hommage à celles et ceux qui ne demandaient qu'à exister et un magnifique témoin des combats d'hier, qui doivent inspirer et éclairer ceux d'aujourd'hui.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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Un livre inclassable : ce n'est pas un roman historique, ce n'est même pas une fiction, c'est un texte de non-fiction mais dans lequel l'auteur mêle habilement des personnalités historiques réelles et des personnages de fiction. Il les met en scène dans des situations de la vie quotidienne ou des événements historiques ré-imaginés mais richement documentés, comme en témoignent les longues pages de note à la fin de l'ouvrage. Le format, qui même fiction et style romanesque, peut sembler étrange au premier abord mais j'ai finalement trouvé que cela était parfaitement adapté au propos.

L'objet du livre est clair : nous raconter cette période, entre la fin des années 1950 et celle des années 1960, où l'URSS a failli réussir son pari de proposer un modèle capable de surpasser le capitalisme et de le battre à son propre jeu : la performance économique. L'industrie et la technologie soviétiques étaient alors à leur sommet. La conquête spatiale, avec le satellite Sputnik et le cosmonaute Gargarine, en était sans doute la plus belle vitrine. Pourtant, dès les années 1980, le constat fut accablant : les promesses de prospérité pour tous n'avaient pas été tenues, le rêve communiste était déjà mort, à défaut d'être enterré. Il faudra attendre le tournant des années 1980 et 1990 pour que l'URSS s'effondre pour de bon.

L'auteur nous raconte ce pari et tente de dénouer les causes de cet échec. Lourdeur de la bureaucratie ? Incompétence des apparatchiks ? Erreurs stratégiques de dirigeants plus soucieux de leur maintien au pouvoir que du bien commun ? Corruption à tous les étages ? Recherche de la stabilité à tout prix, au point de ne plus prendre de risque, de ne plus oser changer ce qui ne marche visiblement pas ?

A la fin du récit, on se demande encore si le pari pouvait être gagné, si quelques décisions par-ci par-là auraient pu faire dévier le cours de l'histoire. Le modèle soviétique était-il vicié dès le début, dès la prise de pouvoir de Lénine puis de Staline ? Etait-ce déjà trop tard dans les années 1950 ? Etait-ce possible ? Je n'ai pas la réponse, mais ce livre a l'avantage de nous interroger sur cette possibilité, ou cette impossibilité. On en ressort à la fois navré de ce qui fut et mélancolique de ce qui aurait pu être.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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Cette collection “Black Dawn” est décidément très prometteuse. Après Grievers d’Adrienne Maree Brown qui m'avait déjà beaucoup plu, je crois que le deuxième roman de cette collection m'a encore plus séduit.

Margaret Killjoy nous plonge dans un univers de fantasy inspirée de notre XVIIIe ou de notre XIXe siècle pour nous parler de notre monde. Le protagoniste est un journaliste embarqué au sein de l'armée impériale dans une guerre de conquête coloniale. Sa mission est de suivre le général en chef de cette armée et de livrer à l'opinion publique la propagande attendue par l'Empire.

Evidemment, rien ne va se passer comme prévu et nous allons suivre notre journaliste à la découverte de la population indigène. Loin des sauvages et des barbares décrits par la propagande – celle qu'il était chargé d'écrire – il découvre une société basée sur la liberté, l'autonomie, la solidarité, et l'aide mutuelle. Il découvre une utopie anarchiste, en tout cas telle que l'autrice l'imagine.

Ce roman est peut-être l'oeuvre de fantasy la plus politique que j'ai lue, la preuve qu'un univers fictif ne peut être qu'un moyen idéal pour parler de notre société. Ce récit est également l'un des meilleurs romans de fantasy que j'ai lus. Une oeuvre remarquable pour présenter l'idéal anarchiste et le rôle de la fiction pour imaginer des utopies. Les imaginer, pour ne pas seulement les rêver, mais commencer à les construire.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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Je publie ici en une seule fois mes critiques des deux romans du diptyque d’Estelle Faye.

Les Seigneurs de Bohen (Estelle Faye)

J'ai pris une grosse claque avec ce roman. J'en avais entendu beaucoup de bien mais je crois que c'est encore meilleur que ce à quoi je m'attendais.

J'ai d'abord été emporté par l'écriture, évocatrice et immersive. J'ai ensuite été séduit par les personnages, profonds et attachants dans leurs styles pourtant tous différents. J'ai enfin été emballé par le récit lui-même, à la fois épique et profondément humain.

L'univers imaginé par Estelle Faye est décrit avec finesse, sans détails inutiles mais avec ce qu'il faut de petites touches pour qu'on y croit et qu'on y plonge avec plaisir.

C'est de la très bonne fantasy, de la très grande fantasy. Et dire que ce n'est que le premier tome d'un diptyque ! Si le second est aussi réussi que celui-ci, me voilà reparti pour quelques journées de lecture passionnante.

Les Révoltés de Bohen (Estelle Faye)

J'avais été totalement enchanté et emballé par Les Seigneurs de Bohen, le premier tome de ce diptyque. Je l'ai été un tout petit moins par le second, mais cela reste de l'excellente fantasy.

Commençons par les bémols : ce deuxième volume est plus long que le premier et m'a parfois semblé trop long ; on y suit une multitude de personnages, presque trop parfois, ce qui entraine une certaine confusion et une lassitude à certains moments de la lecture ; je dirais même que certains fils narratifs m'ont semblé assez dispensables.

Je vous rassure, ces bémols sont faibles face aux immenses qualités de ce roman et à l'écriture toujours aussi évocatrice et immersive d'Estelle Faye. On retrouve avec plaisir certains personnages que l'on avait accompagné dans le premier tome. L'intrigue est complexe, longue, mais s'achève dans un final épique digne des plus grandes sagas de fantasy. Le tout avec une atmosphère empreinte de nostalgie, face au temps qui passe et aux espoirs déçus : les héros ont vieilli, leurs rêves de jeunesse sont derrière eux, la réalité a repris ses droits après la révolution.

Je suis ravi d'avoir pris le temps de lire ces deux magnifiques romans d'Estelle Faye. Si ce second tome n'égale pas tout à fait l'excellence du premier, l'ensemble constitue une très grande oeuvre romanesque, digne de figurer au panthéon de la fantasy et de la littérature de l'imaginaire francophone.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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Je sors un peu déçu de la lecture du second tome du diptyque “Siècle Bleu” de Jean-Pierre Goux.

Bien sûr, on y retrouve le rythme haletant du premier tome et certains personnages que l'on avait appris à apprécier dans le premier volume. Le récit s'accélère, les complots se dévoilent, le suspense est continu tout au long du livre.

Malgré tout, j'ai trouvé que l'auteur en faisait parfois trop.

Trop didactique quand il profite d'un dialogue ou d'une description pour expliquer en détail certaines connaissances qu'il estime, parfois à tort, que le lecteur doit comprendre.

Trop dans le récit lui-même, quand les coïncidences, ou les synchronicités comme il les appelle dès l'introduction, font que quasiment tous les personnages sont liés les uns aux autres d'une façon ou d'une autre.

Trop idéaliste, quand il imagine une révolution écologiste qui ne remettrait en cause que les abus du capitalisme (les méchantes corporations voraces) sans admettre que le capitalisme porte en lui, avec sa mécanique de croissante continue, les germes de l'écocide.

Je sors donc un peu déçu de cette lecture. J'ai bien aimé ce livre, j'ai pris du plaisir à le lire, mais j'ai trouvé que son côté naïf et parfois mystique le faisaient finalement passer un peu côté du sujet. Evidemment, ce n'est qu'un point de vue personnel, je me doute bien que l'auteur a abordé le sujet exactement comme il le souhaitait, mais son point de vue ne m'a en tout cas pas totalement convaincu.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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L'éditeur présente ce premier tome d'un diptyque comme un “thriller écologique” et cela résume bien le ton et le thème de ce texte. On peut aussi le ranger tout simplement dans le genre de la science-fiction et de l'anticipation.

L'auteur imagine un futur très proche où la course à la Lune a repris, cette fois entre les USA et la Chine. Un équipage américain s'apprête à décoller vers la Lune ; parmi eux, Paul Gardner est un jeune civil trentenaire sélectionné lors d'une émission de télévision qui en fait une star adulée de tous. En parallèle, Abel, un chercheur qui prend très à coeur la cause environnementale, décide de fonder secrètement une organisation écologiste aux méthodes radicales. Je ne vais pas vous en dire beaucoup plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de la lecture, mais sachez que le roman parle de conquête spatiale, de complots politico-économiques, et bien sûr d'écologie.

Le rythme est parfaitement géré, on est clairement sur un page-turner efficace. Les personnages manquent peut-être un peu de profondeur mais on peut tout de même s'attacher à certains d'entre eux. J'ai été moins sensible aux parties concernant le chamanisme mais cela reste léger et cela ne m'a absolument pas empêché d'apprécier cette lecture.

Le roman s'achève sur un cliffhanger qui m'appelle évidemment à enchaîner directement avec la lecture du second tome, dont je vous parlerai donc prochainement.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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Je ne sais plus exactement où j’ai entendu parler de ce roman, mais il était présenté comme le digne représentant d’une fantasy française renouvelée et de grande qualité. Je me suis laissé tenter et je ne le regrette pas : ce livre est exactement tel qu’il m’a été présenté.

Camille Leboulanger nous propose une ré-interprétation d’un mythe en nous racontant la vie et les aventures de Cuchulainn, un héros légendaire celtique. Je dois avouer que même si son nom me disait vaguement quelque chose, je ne savais rien de lui avant de lire ce roman, j’ai donc découvert ce héros comme un novice à travers ce roman.

L’auteur enchaine les épisodes majeurs de la vie du héros : les circonstances de sa naissance, son enfance, l’événement qui le vaudra le surnom de Chien du forgeron, sa place à part à la cour royale de oncle, jusqu’à sa mort.

Le récit lui-même est bien mené et intéressant, mais ce n’est pas forcément l’essentiel ici, ni ce qui fait de ce roman un grand livre de fantasy. Là où l’auteur est fort, c’est sur deux aspects :

D’une part, il propose une ré-interprétation du mythe sur le thème de la virilité, avec un héros qui en représente tous les excès, tous les abus, toute la force d’une domination violente et injuste.

D’une part, il montre comment nait et se perpétue un mythe, comment les récits mettent en avant certains éléments et en occultent d’autres. Dans ce récit, le narrateur est fondamental : il est à la fois « notre » narrateur, celui qui prend la parole à travers le livre, mais aussi le narrateur interne de son public dans le livre. C’est un narrateur et un conteur, qui relate les aventures du Chien à la fois pour son audience et pour nous. Il interpelle le public, il commente le récit, il explique comment il a obtenu certaines informations, il justifie pourquoi il parle de tel aspect et laisse une part d’ombre sur telle autre.

Ce roman nous permet ainsi d’assister à la fois au récit des aventures de Cuchulainn et à la construction d’un mythe, celui du Chien du forgeron, tout en nous interrogeant sur la virilité et sa place dans nos imaginaires. C’est très bien fait et cela place ce livre très haut dans les oeuvres récentes de fantasy française. Cela m’a clairement donné envie de découvrir d’autres oeuvres de Camille Leboulanger. Ne soyez donc pas étonnés si je vous reparle prochainement d’autres romans de cet auteur.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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Benoît Coquard est sociologue, son terrain d'analyse est constitué des campagnes en déclin, en particulier les cantons ruraux de la région Grand Est, dont il est lui-même originaire.

Dans ce livre qui poursuit les travaux de sa thèse de doctorat, il nous propose de plonger dans le quotidien de jeunes vingtenaires et trentenaires vivant dans ces campagnes en déclin. C'est un travail au long cours de sociologue, voire d'ethnographe.

Le titre du livre montre, en creux, l'opposition entre ceux qui restent vivre et travailler dans ces cantons ruraux et ceux qui partent, pour étudier puis travailler, vers la grande ville la plus proche ou plus loin encore. L'auteur fait partie de cette seconde catégorie, tout comme moi, c'est l'une des raisons ce qui m'a attiré vers ce livre.

L'auteur montre parfaitement l'articulation entre le déclin économique de ces campagnes et la sociabilité qui s'y exprime autour de “clans”, de “bandes de potes” au sens desquelles la solidarité est forte mais s'arrête aux frontières du clan. La concurrence pour les rares emplois stables alimente non pas un repli sur soi, souvent décrit à tort dans les médias, mais un repli sur un clan solidaire en son sein mais en rivalité avec le reste du village, du canton, et du monde. La réputation est également une “monnaie” essentielle dans ce cadre social, puisqu'elle permet d'accéder à des emplois où la recommandation (ou le piston) est indispensable.

Politiquement, ce mode de vie et de pensée se traduit par une forte abstention ou par un vote qui tend très fortement à droite et à l'extrême-droite. L'enquête de Benoît Coquart s'est déroulée pendant de longues années et s'est achevée au moment où le mouvement des Gilets Jaunes commençait à éclore. Il a pu en observer les prémisses mais surtout en comprendre les ressorts dans ce cadre social d'habitude très rétif aux grands mouvements collectifs.

J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a plongé dans un milieu que je connais très mal ou que je ne connais plus vraiment. Je fais partie de ceux qui sont partis, je ne le regrette pas, mais après cette lecture je comprendrai sans doute mieux ceux qui sont restés.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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La saga de Clément Bouhélier dans son univers d’Olangar s’achève avec ce troisième roman de près de 600 pages.

Le décor reste le même mais l’ambiance a quelque chose changé suite aux événements qui se déroulaient à la fin du précédent volume. La cité d’Olangar est occupée, un régime collaborationniste pourchasse et torture ses opposants, et la résistance a bien du mal à survivre. Le seul espoir pourrait venir du Sud, où le chancelier est parvenu à s’exiler avec l’armée royale.

On retrouve, probablement pour la dernière fois, les personnages que l’on a pris plaisir à suivre dans les premiers romans. L’aristocrate humaine Evyna d’Enguerrand et l’elfe banni Torgend Aersellson s’organisent dans le Sud pour venir en aide à la cité d’Olangar, où le nain Baldek Istömin tente de maintenir organisée la Résistance tiraillée entre l’espoir d’une aide extérieure et la soif d’en découdre avec l’oppresseur.

Le récit est rythmé, bien mené et, hormis quelques rares baisses de rythme au milieu du roman, m’a globalement captivé du début à la fin. L’ambiance est d’abord lourde, oppressante, avant que l’action ne s’emballe au point de basculer quasiment dans un récit épique.

La conclusion, que je révélerai évidemment pas ici, est douce-amère et m’a totalement séduit. C’est une très jolie façon de quitter les personnages que l’on a aimé suivre tout au long de la saga. On sent bien l’émotion de l’auteur à leur dire au revoir, et c’est contagieux pour le lecteur.

Je garderai un excellent souvenir de cette saga, à la fois pour l’intérêt et l’originalité de son univers, pour les thématiques sociales et politiques abordées, pour la fine construction des récits de chaque roman et de la trame d’ensemble, et pour la qualité de ses personnages. C’est vraiment de la très bonne fantasy, un parfait exemple de que peut offrir de mieux ce genre souvent décrié.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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