Zéro Janvier

Chroniques d'un terrien en détresse – Le blog personnel de Zéro Janvier

“Look to Windward” est le septième tome du cycle de la Culture de Iain M. Banks. C’est aussi, pour l’instant, mon roman préféré du cycle. Cela signifie beaucoup, vu comment j’avais déjà aimé les précédents.

Le thème principal du roman tourne autour de la guerre, sous ses aspects moraux (encore et toujours ce droit d'ingérence que s'octroie la Culture) et humains, notamment à travers le trauma des combattants revenus à la vie civile, qu'ils soient humains ou même IA. Comme souvent avec les livres qui me touchent autant que celui-ci, cela parle aussi de deuil.

Là où les premiers romans du cycle m’avait plu de façon assez rationnelle, par leurs qualités d’écriture et de narration, celui-ci m’a profondément touché. Non seulement il présente les mêmes qualités que le reste du cycle, mais il m’a semblé apporter quelque chose de plus, comme un supplément d’âme.

Je ne suis pas certain de pouvoir exprimer précisément ce que j’ai ressenti en lisant ce roman, ni pourquoi il m’a autant bouleversé. Comment l’expliquer ? Les personnages, humains et IA, sont mémorables, d’une profondeur incroyable. Le récit est à la fois captivant, parfaitement mené, et magnifique dans les sujets qu’il aborde et la façon dont il le fait. Au-delà, on touche à quelque chose d’indéfinissable, à une forme de sublime que seule la littérature, ou l’art en général, peut toucher du doigt.

J’ai évidemment très envie de poursuivre ma lecture du cycle de la Culture – plus que 3 romans ! – mais je dois dire que j’ai aussi peur de ne plus y retrouver les émotions que m’a apporté celui-ci. Quoi qu’il en soit, je n’avais pas attendu ce roman pour considérer Iain M. Banks comme un très grand auteur et le cycle de la Culture comme une oeuvre majeure de la littérature de science-fiction, mais ce roman en particulier rejoint le panthéon des mes livres favoris, ceux qui m’ont marqué de façon irrémédiable.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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“Inversions” est le sixième tome du cycle de la Culture de Iain M. Banks, mais c'est un roman qui me semble un peu à part dans le cycle. La science-fiction y est très discrète, on pourrait presque croire lire un roman de fantasy classique.

Après avoir loué le rôle fondamental joué par les Intelligences Artificielles dans le récit dans “Excession”, le roman précédent du cycle, j'aurais pu être déçu par celui-ci, tant il pourrait apparaître comme son exact opposé. En effet, ce roman met en scène une planète où la civilisation et la technologie sont comparables à celles de l'Europe à la fin de l'ère médiévale.

Le livre alterne des chapitres mettant en scène deux narrateurs qui nous proposent de suivre deux personnages, une doctoresse et un garde du corps, chacun dans l'entourage d'un souverain différent sur le même continent. C'est une plongée dans deux vies de cour différentes, avec des souvenirs, des entourages et des régimes différents.

On finit par deviner, par des sous-entendus plus ou moins discrets, que ces deux personnages sont issus de la Culture, en “visite” sur cette planète qui n'a pas encore été contactée par la Culture. On retrouve ici un thème sous-jacent et récurrent dans le cycle : le “droit” d'ingérence et les dilemnes auxquels doit faire face une civilisation “avancée” quand elle en rencontre une autre “moins avancée”. Peut-elle intervenir pour provoquer des changements ? Doit-elle intervenir ? Sous quelles conditions ? Jusqu'où ? Et surtout, qui décide ce qui est “bon” et ce qui ne l'est pas, ce qui constitue un “progrès” pour une civilisation ?

J'ai beaucoup aimé ce roman. Ses deux récits pris au premier degré sont déjà captivants en soi, en plus d'être parfaitement écrits avec un travail intéressant sur le rôle des deux narrateurs, différents des personnages qu'ils accompagnent. Le livre prend encore une dimension supplémentaire quand on comprend comment, malgré les premières apparences déroutantes, il s'intègre parfaitement dans le cycle de la Culture avec ce thème récurrent du droit d'ingérence. J'ai donc envie de dire que ce roman est à la fois un chef d'oeuvre de fantasy et de science-fiction.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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“Excession” est le cinquième tome du cycle de la Culture de Iain M. Banks. Après le recueil de nouvelles qui constituait le quatrième volume, on retrouve ici un long et très bon roman de science-fiction.

Je dois pourtant dire que j'ai eu un peu de mal à plonger dedans : la multitude de personnages et de factions mises en scène m'a un peu perdu, le récit met un peu de temps à décoller. Même une fois lancé, cela reste parfois confus car les intrigues, mêmes si on sent qu'elles sont liées, sont multiples et pas toujours faciles à suivre. Heureusement, cela est tout de même atténué par la présences des Intelligences Artificielles et notamment les discussions absolument hilarantes qu'elles ont entre elles. Je crois que c'est la première fois que je vois des IA qui soient traitées à ce point comme des personnages à part entière, et c'est vraiment la grande force de ce roman.

Le récit s'accélère nettement à la fin et on finit par comprendre où l'auteur a voulu nous amener depuis le début. Je continue de penser que certaines intrigues et certains personnages n'étaient pas forcément indispensables mais ce n'est qu'un petit bémol dans un excellent roman. Je reste clairement sur la très forte impression laissée par les derniers chapitres, ainsi que pour mon adoration pour les personnalités des IA imaginées et mises en scènes par Iain M. Banks.

Autant dire que je vais enchainer directement avec le prochain tome du cycle !

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“The State of the Art” est le quatrième tome du cycle de la Culture de Iain M. Banks. Il a une particularité : c'est un recueil de nouvelles, le seul parmi les neuf romans qui composent le cycle.

L'ouvrage doit son titre à la nouvelle la plus longue du recueil, et peut-être la meilleure à mes yeux. Les autres nouvelles oscillent entre le bon et l'anecdotique, mais c'est vraiment “The State of the Art” qui donne au recueil tout son intérêt, avec peut-être “Descent” qui sort elle aussi du lot.

L'exercice de “noter” un recueil de nouvelles est toujours délicat, faut-il tenir compte du meilleur, du pire, ou d'une sorte de moyenne des nouvelles qui le composent ? Ici, j'ai choisi de rester sur la forte impression laissée par la nouvelle éponyme du recueil, même si dans l'ensemble le recueil est moins bon que les trois premiers romans du cycle.

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“Use of Weapons” est le troisième roman du cycle de la Culture de Iain M. Banks. Je viens de le terminer et à chaud, je ne saurais pas dire s'il est aussi réussi que “The Player of Games”, son prédécesseur dans le cycle, ou juste en-deça. Dans tous les cas, c'est un excellent roman de science-fiction, qui fait preuve d'une intelligence rare.

La structure narrative, avec ses deux lignes temporelles, l'une chronologique, l'autre antichronologique, n'est pas toujours simple à suivre, et je ne suis d'ailleurs pas certain d'être capable de résumer toute l'histoire complète du début à la fin et de la fin au début, mais quoi qu'il en soit c'est passionnant du début à la fin.

J'avais lu beaucoup de bien de ce cycle romanesque de Iain M. Banks et je dois dire qu'après avoir lu les trois premiers romans, c'est aussi bon que je l'espérais. De quoi me rendre encore plus impatient de lire la suite, ce que je vais m'empresser de faire !

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Le premier roman du cycle nous proposait de découvrir la Culture de loin, à travers le regard d'un de ses ennemis. Cette fois, nous découvrons cette civilisation à travers l'un de ses citoyens, d'abord dans sa vie quotidienne puis par contraste avec une autre civilisation qu'il va découvrir tout au long du roman.

Avant tout, ce roman est le récit d'une rencontre entre deux civilisations, deux cultures que tout oppose. D'un côté, la Culture et son modèle utopique très inspiré des idées anarchistes. De l'autre, l'Empire d'Azad, impérialiste, colonialiste, antisocial et belliqueux. Le protagoniste, issu de la Culture, découvre un Empire autoritaire où les rapports sociaux sont fixés par les règles strictes de ce qui est littéralement un jeu de pouvoir. Il nous offre ainsi un regard sur notre propre société contemporaine et une critique acerbe de celle-ci.

J'ai trouvé ce deuxième roman du cycle encore meilleur que le premier : son récit est captivant du début à la fin, et c'est à mon avis une meilleure porte d'entrée dans l'univers de la Culture, que nous découvrons ici de l'intérieur, par les yeux d'un de siens.

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Cela faisait un moment que je voulais lire le cycle de la Culture de Iain M. Banks et je me suis enfin décidé à m'y mettre. Je ne sais pas si je dois me réjouir d'avoir autant attendu ou regretter de ne pas l'avoir fait plus tôt, tout est-il que le premier roman du cycle m'a beaucoup plu.

Le récit est rythmé et finalement assez classique. On s'attache énormément aux personnages et on suit avec plaisir leurs aventures et mésaventures. Surtout, l'univers est original, on pressent une grande richesse à explorer dans la suite du cycle. C'est de la science-fiction inventive et intelligente, tout ce que j'aime.

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J'aurais beaucoup de mal à résumer cet ouvrage, tant il est dense et riche. Ariel Kyrou y propose d'explorer nos imaginaires du futur sous un angle à la fois technologique, écologique et politique.

La lecture m'a semblé un peu ardue mais diablement intéressante. L'auteur y multiplie les références littéraires, il a d'ailleurs fallu que je me retienne de toutes les noter, au risque de faire exploser ma pile à lire. Cependant, ce n'est pas un catalogue de références, car chaque oeuvre n'est citée que pour illustrer le propos de l'auteur.

Que ce soit pour parler de technologie, d'écologie, d'apocalypse, d'exploration spatiale, de vie extraterrestre ou d'utopies et de dystopies, Ariel Kyrou déroule un discours cohérent, engagé et richement documenté. Il ne cache pas ses sympathies libertaires et assume sa volonté de ne pas faire un choix binaire entre technologie et écologie, au profit d'un appel à la rupture avec le système dominant, à la réinvention d'un monde terrestre et humaniste.

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Fully Automated Luxury Communism est un essai du journaliste anglais Aaron Bastani, dans lequel il expose sa vision d'un futur technologique libéré du capitalisme.

Dans un premier temps, l'auteur fait le constat de l'échec patent du capitalisme à tenir sa promesse d'une prospérité perpétuelle et à faire face aux enjeux du XXIe siècle, aux premiers rangs desquels figure la crise écologique : changement climatique mais aussi épuisement des ressources non renouvelables, et leurs conséquences sociales et migratoires. Il estime également que nous sommes actuellement au cœur d'une révolution technologique de grande ampleur, dont l'impact sera similaire à deux révolutions majeures dans notre histoire : l'apparition de l'agriculture et la sédentarisation de l'humanité lors de la révolution néolithique ; l'exploitation de nouvelles sources d'énergie (la vapeur, le charbon puis l'électricité) et l'industrialisation de la production lors de la révolution industrielle au XVIIIe et XIXe siècle.

Partant de ce constat, il dessine ensuite un futur possible où cette révolution technologique aura permis de répondre aux enjeux du XXIe siècle. Il propose ainsi des scénarios basés sur les “nouvelles technologies” pour cinq thématiques principales : le travail, l'énergie, les ressources, la santé, et l'alimentation. Pour chacun des thèmes, il s'appuie sur des technologies existantes ou émergentes en extrapolant leur potentiel : réduction des coûts, amélioration des performances, démocratisation. Ce dernier aspect, la démocratisation, est importante dans le propos d'Aaron Bastani : contrairement à de nombreux ouvrages de prospective technologique, il aborde cette révolution sous l'angle politique autant que technologique. Pour lui, il ne suffit pas que la technologie résolve un problème pour quelques uns (les plus fortunés) mais qu'elle contribue au bien-être de tous.

L'aspect politique est d'ailleurs au cœur de la troisième et dernière partie du livre, où l'auteur présente les moyens qu'il propose pour aboutir à la vision présentée dans la deuxième partie. Si la deuxième partie peut être vue comme la description d'une utopie technologique (en tout cas du point de vue de l'auteur), la troisième est l'ébauche d'un chemin pour y parvenir. Il s'agit avant tout de remettre en cause les principes du capitalisme et du néolibéralisme et de proposer des alternatives concrètes.

Il y a quelques années, quand j'avais une approche purement positive, voire positiviste, de la technologie, j'aurais certainement été totalement emballé par cet essai. Désormais, après avoir été sensibilité aux arguments technocritiques, je suis un peu plus mesuré. Le propos d'Aaron Bastani est très technosolutionniste, je n'ai pas été totalement convaincu par l'approche et par certains arguments, je le trouve notamment trop optimiste sur les usages de la technologie. L'ouvrage est toutefois très intéressant présente l'avantage d'imaginer un futur alternatif plus ou moins désirable où la technologie pourrait être mise au service de tous.

Un point sur lequel l'auteur revient à plusieurs reprises est sa conviction que Karl Marx a eu, en quelque sorte, raison trop tôt : la société communiste qu'il avait imaginé ne pouvait pas advenir sans la révolution technologique que nous sommes en train de vivre. Dans les conditions historiques et technologiques dans lesquelles il s'est réalisé, le “communisme réel” du XXe siècle ne pouvait qu''échouer. Désormais, la révolution technologique permet d'imaginer une société de l'abondance : comme dirait l'autre, “les conditions objectives sont réunies”. Je serais presque tenté d'y croire. Est-ce illusoire ou prémonitoire ?

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Je sors un peu déçu de cette lecture ; non pas déçu du livre lui-même, mais déçu de moi-même. J'ai eu du mal à en profiter pleinement, principalement car j'ai eu du mal à me concentrer sur son contenu.

Pourtant, je suis convaincu que c'est un livre enrichissant et absolument essentiel quand on s'intéresse aux luttes et aux oppressions. L'autrice s'attache à montrer comment les organisations militantes doivent à la fois lutter contre les oppressions à la fois en dehors et en leur sein, à travers des pratiques de reconnaissance des privilèges et des oppressions, de leur nécessaire transformation, et de réelles solidarités entre les luttes. Elle s'appuie pour cela sur des entretiens avec des militants directement concernés par les luttes et les oppressions.

Le propos m'a semblé clair et très pertinent, mais j'ai eu parfois du mal à rester concentré sur ma lecture et j'ai survolé très vite certains passages. Je pense que c'est plus lié à mon état d'esprit actuel qu'à des défauts du texte. Je regrette d'ailleurs de ne pas avoir su le lire plus attentivement. Peut-être devrais-je le relire plus tard, dans d'autres circonstances plus favorables ?

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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