Zéro Janvier

Chroniques d'un terrien en détresse – Le blog personnel de Zéro Janvier

Dans la célèbre collection « pour les Nuls » à couverture jaune et noire, « La Sociologie pour les Nuls” a été rédigé par Jay Grabler pour l'édition originale en anglais et Alexis Trémoulinas pour l'adaptation française. Je parle bien d’adaptation et non de traduction car on sent qu’une partie du texte et notamment le choix certains exemples ont été adaptés pour le lecteur français, ce qui est me semble bienvenu pour un ouvrage de vulgarisation

Cela faisait un moment que je voulais m'intéresser la sociologie en tant que discipline scientifique, qui me semble un complément utile à mon intérêt pour l'histoire et pour la politique. Quand je suis tombé sur ce livre en visitant cette semaine ma médiathèque préférée (c’est-à-dire le plus proche de chez moi), je me suis dit que c'était l'occasion idéale, et je l’ai donc emprunté.

Le résultat a été conforme à mes attentes : c’est un ouvrage de vulgarisation qui prend le lecteur par la main pour lui faire découvrir progressivement son sujet, ici la sociologie.

Après une introduction qui présente l’organisation du livre et les conventions utilisées (notamment les icônes mettant en évidence certains passages), l’ouvrage entre dans le vif du sujet, dont je propose ici une table des matières synthétique avec les principales thématiques abordées :

1ère partie : Le B.A.-B.A. de la sociologie – définition de la sociologie et des principaux concepts que cette discipline manipule – place et rôle de la sociologie dans notre société – histoire de la sociologie : du « triumvirat » des fondateurs de la sociologie (Marx, Durkheim, Weber) à aujourd’hui, en passant par la sociologie de terrain de « l’école de Chicago » et celle de Pierre Bourdieu – les méthodes de la sociologie (notamment méthodologie quantitative et/ou qualitative)

2ème partie : Voir la société à travers les yeux du sociologie – la socialisation et la culture – la microsociologie – les réseaux sociaux (au sens large, pas uniquement ceux que nous connaissons sur le web)

 3ème partie : Division et union, Egalité et inégalité dans un monde divers – la stratification sociale : revenu prestige, dynamiques : moyennisation ou polarisation, mobilité sociale – l’ethnicité : préjugés et discrimination ; race, couleur de peau et ethnicité – le genre : hommes et femmes, déconstruction de la notion de genre, droits des LGBT – la religion : sa place dans l’histoire, croyances et pratiques – la déviance et la délinquance : délinquants et criminels, construction sociale des crimes et délits

4ème partie : Les arcanes de l’organisation sociale – l’entreprise : culture d’entreprise, bureaucratie – mouvements sociaux et sociologie politique : l’Etat, le partage du pouvoir, mouvements sociaux et changement social – sociologie urbaine et démographie : villes, quartiers

5ème partie : La sociologie dans votre vie – la famille et le cours de la vie : construction sociale de l’âge, chemin de vie, santé, famille – changements sociaux : évolution des sociétés, mondialisation, technologie, croissance de la classe moyenne, l’avenir de la sociologie

6ème partie : La partie des Dix – 10 bouquins accessibles pour découvrir la sociologie – 10 regards sociologiques sur notre quotidien – 10 mythes déboulonnés par la sociologie

Globalement, j’ai apprécié la lecture de ce livre. C’est un bon ouvrage de vulgarisation, peut-être un daté par certains aspects (la présence de MySpace aux côtés de Facebook parmi les réseaux sociaux cités m’a fait rire). Cela me semble une bonne porte d’entrée dans une discipline dont on entend souvent parler dans les médias mais dont on connait assez peu les arcanes. Cela m’a en tout cas donné envie d’en savoir plus : après cette lecture je suis d’autant plus convaincu que la sociologie est un complément intéressant quand on s’intéresse à l’histoire et à la politique.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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Nicolas Framont est le rédacteur en chef de Frustration, un magazine en ligne dont je suis un lecteur assidu depuis quelques années. J’en apprécie la ligne éditoriale : un engagement fort que l’on peut situer dans la « gauche radicale » du spectre politique, à savoir une gauche qui lutte pour une transformation radicale de la société ; on y parle ouvertement de lutte des classes, de bourgeoisie et de sous-bourgeoisie, de complicité entre Etat et capital, et des moyens pour la classe laborieuse de renverser la domination et l’oppression qu’elle subit.

On retrouve ce combat et ces thématiques dans Parasites, l’ouvrage que vient de publier Nicolas Framont. Le projet du livre apparait clairement dans son titre et dans la citation mise en avant sur la couverture : « Les classes bourgeoises sont des parasites qui se nourrissent de notre travail, de nos impôts, de notre vie politique, de nos besoins et de nos rêves … ». Il s’agit de dénoncer la classe sociale dominante et ses pratiques parasitaires vis-à-vis du reste de la société qu’elle entend continuer à dominer.

Après une introduction qui a pour but de « désigner l’adversaire », l’ouvrage comporte quatre grandes parties :

Anatomie : pour rendre visible la classe bourgeoisie, la décrire en tant que classes dominante et présenter son modèle de reproduction (par l’héritage, l’exploitation et l’accumulation de capital), à travers le parcours de plusieurs « capitaines d’industrie » à la française, loin des biographies hagiographiques des magazines mainstream qui effacent bien souvent les étapes les moins conformes au récit dominant souhaitant glorifier l’esprit entrepreneurial de ces dirigeants géniaux, surhumains et visionnaires.

Toxicité : pour décrire les moyens mis en oeuvre par la bourgeoisie pour assoir sa domination sociale et culturelle, notamment à travers la complicité d’une sous-bourgeoisie (la fameuse « élite culturelle ») et d’une petite bourgeoisie (professions libérales, artisans, commerçants) ; l’auteur montre notamment comme les valeurs bourgeoises ont envahi la sphère culturelle et idéologique au point que ces valeurs sont désormais intériorisées, y compris au sein des classes laborieuses : la « valeur travail », la fameuse « méritocratie républicaine » et son « ascenseur social », l’individualisme, le développement personnel comme solution individuelle à des problèmes collectifs, etc.

Symptômes : pour expliquer les grands maux dont la classe bourgeoise est responsable : la grande dépossession, la grande subvention, la grande complexification, la grande démission, et la grande destruction ; l’auteur illustre chacun de ces concepts par des exemples concrets et raconte ainsi l’histoire de l’essor du néolibéralisme, la complicité servile de l’Etat, et ses effets sur la société ; le chapitre s’achève sur une revue rapide des faux remèdes qui à ses yeux (et aux miens) se trompent d’adversaire, parfois volontairement pour détourner l’attention : le repli identitaire (« les étrangers et notamment les musulmans sont une menace pour notre civilisation »), la surenchère néolibérale (« cela ne marche pas, il faut donc aller toujours plus loin »), et le souverainisme (« L’Union européenne est un carcan qui empêche les Etats-nations de mener des politiques sociales », comme si les gouvernements nationaux auraient la moindre velléité de mener des politiques différentes sans les soi-disant contraintes de l’Union européenne, bouc-émissaire bien facile pour nos gouvernements successifs).

Remèdes : après avoir sensiblement cassé le moral du lecteur dans les trois premières parties, l’auteur tente d’apporter un peu d’optimisme avec des pistes et des propositions pour s’attaquer aux problèmes qu’il a décrits jusque là ; je ne sais pas si j’ai été totalement rassuré, mais c’est tout de même très bien pensé et porteur d’espoir.

Nicolas Framont a un parcours où il a porté plusieurs casquettes, tour à tour et parfois en même temps. Sociologue de formation, il a enseigné à la Sorbonne, il a été assistant parlementaire pour La France Insoumise (dont il s’est éloigné depuis), il a co-fondé le magazine Frustration, dont il assure la rédaction en chef en parallèle d’une activité agricole, et le livre évoque également ses interventions auprès de CSE de plusieurs entreprises pour des missions d’expertise et d’accompagnement auprès des représentants du personnel. Ces expériences multiples enrichissent le livre, où on retrouve à la fois des réflexions théoriques rigoureusement étayées (on retrouve la pratique universitaire d’indiquer les sources en notes de bas de page) et des exemples concrets tirés de l’expérience du terrain.

Par certains aspects, ce livre peut faire penser à l’excellent Histoire de ta bêtise de François Bégaudeau, qui s’attaquait à une certaine sous-bourgeoisie complice du capitalisme et de la classes bourgeoise. Je dirais tout de même que là où François Bégaudeau avait signé un pamphlet jouissif mais peut-être un peu vain, Nicolas Framont propose un essai à la fois engagé et sérieux, qui mêle des constats documentés, une réflexion théorique, et des propositions de moyens d’action pour ouvrir des perspectives de lutte.

L’épilogue est à la hauteur du reste du livre : excellent. Après nous avoir parlé de la compagnie Total et de son président, l’auteur nous propose une brève fiction d’anticipation positive, qui s’achève par ces mots avec lesquels j’ai envie de conclure cette chronique :

« L’avenir n’est pas tout rose, mais au moins, il nous appartient. »

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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“The Other Wind” est le sixième et dernier tome du cycle Earthsea d'Ursula K. Le Guin, également connu en français sous le nom de cycle de Terremer.

Après Tales from Earthsea qui était un recueil de nouvelles, ce dernier tome retrouve la forme romanesque des quatre premiers. Le récit prend la suite de celui du quatrième tome, Tehanu, complété par les informations disséminées dans les nouvelles du cinquième. On comprend d’ailleurs mieux en lisant ce dernier tome pourquoi ces nouvelles du précédent étaient essentielles pour boucler le récit et en comprendre tous les enjeux.

Globalement, l’intrigue tourne autour de la mort et des interactions entre les humains et les dragons, ces créatures fantastiques qui ont pris une importance grandissante tout au long du cycle. On retrouve avec plaisir les personnages des tomes précédents (Ged, Tenar, Tehanu, le roi Lebannen) ainsi que d’autres personnages que l’on apprend à aimer.

J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, je l’ai d’ailleurs dévoré en moins de deux jours. Je ne sais pas si c’est parce qu’il s’agit de la conclusion du cycle et que les adieux sont souvent émouvants, mais j’ai trouvé ce tome encore plus fort que les précédents.

Ce cycle est un classique de la fantasy et je comprends désormais mieux pourquoi. Derrière des apparences qui peuvent sembler très simples se cache en réalité un texte riche et profond, qui touche profondément à la nature humaine, à nos craintes, à nos angoisses. Ursula K. Le Guin nous a ainsi proposé l’alliage parfait de la poésie, de l’imaginaire et de la psychologie humaine. Je suis ravi d’avoir fait ce voyage par sa plume et ses mots.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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“Tales from Earthsea” est le cinquième tome du cycle Earthsea d'Ursula K. Le Guin, également connu en français sous le nom de cycle de Terremer.

Après quatre romans, ce tome présente la particularité d’être un recueil de nouvelles. Il a été publié en 2001 et comprend cinq nouvelles : trois inédites lors de la publication du recueil, et deux qui avaient été déjà publiées en 1998 et 1999. Dès l’avant-propos, Ursula K. Le Guin présente son intention : combler certains « trous » de son univers pour faire le lien entre Tehanu, le quatrième tome, et The Other Wind, le dernier roman du cycle, qui était encore non publié à l’époque. L’autrice explore ainsi des périodes et des espaces géographiques encore inexplorés dans les quatre premiers tomes et en profite pour expliquer certains éléments évoqués mais jamais explicités dans les romans précédents.

Les cinq nouvelles qui composent le recueil sont :

  • The Finder, qui met en scène un jeune mage ayant participé à la fondation de l’école de magie sur l’île de Roke
  • Darkrose and Diamond, sur une histoire d’amour contrarié entre la fille d’une sorcière et le fils d’un riche marchand
  • The Bones of Earth, qui nous permet de découvrir la jeunesse d’Ogion, le mentor de Ged, notamment lors du fameux épisode du tremblement de terre qui l’a rendu célèbre
  • On the High Marsh, sur un mystérieux sorcier réfugié dans un village dont le bétail est frappé par une terrible épidémie
  • Dragonfly, qui fait véritablement le lien entre Tehanu et le dernier roman du cycle

Comme souvent avec les recueils de nouvelles, la plaisir de lecture peut varier d’une nouvelle à l’autre, mais j’ai globalement beaucoup aimé celles-ci, avec peut-être une mention particulière pour The Finder, une longue nouvelle qui nous en apprend plus sur l’histoire de la magie et de l’école de Roke.

Le livre s’achève par un chapitre où l’autrice nous propose plus ou moins sa « bible » de l’univers d’Earthsea, puisqu’elle y détaille les populations, les langues, et surtout les mythes et l’histoire de son univers. On en apprend encore un peu plus sur les dragons et le lien qu’ils entretiennent avec les humains, lien dont où pressent depuis le tome précédent qu’il sera important pour la suite.

Il ne me reste plus désormais qu’à plonger dans The Other Wind, le dernier tome du cycle. Je vous en reparle très prochainement !

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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“Tehanu” est le quatrième tome du cycle Earthsea d'Ursula K. Le Guin, également connu en français sous le nom de cycle de Terremer.

Publié en 1990, près de vingt ans après le tome précédent, le roman reprend cependant le récit directement après l’épilogue de The Farthest Shore. Le vieux mage Ged et le jeune prince Arren sont de retour de leur terrible voyage : Arren va monter sur le trône sous son nom véritable, Lebannen, tandis que Ged, privé de sa magie, va s’exiler. Dans le même temps, Tenar, l’héroïne du deuxième tome The Tombs of Atuan, désormais veuve d’un fermier, recueille Therru, une fillette gravement brûlée et maltraitée par sa « famille ».

Le roman met en scène les retrouvailles entre Ged et Tenar, des années après leurs aventures dans The Tombs of Atuan. Tenar n’est plus la grande prêtresse de sombres divinités, et Ged n’est plus mage, même s’il conserve encore le titre honorifique d’archimage, le temps que les maîtres de Roke désignent son successeur. D’une certaine façon, le roman nous parle du temps qui passe, des vies qui avancent pour le meilleur et pour le pire, de la nostalgie d’une époque révolue.

Surtout, Ursula K. Le Guin propose un récit profondément féministe qui aborde les questions de la place des femmes dans la famille et dans la société, du rapport au pouvoir et de la domination masculine. Elle le fait avec talent, finesse, mais sans concession. Elle offre ainsi de la fantasy engagée, à la fois intelligente et divertissante.

J’ai l’impression que chaque tome de ce cycle est meilleur que le précédent, c’est en tout cas le cas pour l’instant. Il ne me reste désormais plus que deux livres à lire dans ce cycle, un recueil de nouvelles puis le roman final de la série. Je vais m’y mettre très vite !

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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“The Farthest Shore” est le troisième tome du cycle Earthsea d'Ursula K. Le Guin, également connu en français sous le nom de cycle de Terremer.

On y retrouve à nouveau Ged, le héros du premier tome et personnage secondaire du deuxième, désormais vieillissant et Archimage. Il est cette fois accompagné dans sa quête par Arren, un jeune prince. Leur but ? Découvrir pourquoi la magie disparait peu à peu des îles d’Earthsea.

Leur voyage les mènera dans le sud et l’ouest de l’archipel, à la rencontre de peuples que nous n’avions pas encore eu l’occasion de découvrir jusque là. Personnellement, j’ai une tendresse particulière pour le peuple des mers. On retrouve également avec plaisir des dragons, souvent cités mais rarement aperçus dans les romans précédents, hormis une scène marquante du premier.

A travers les aventures du vieux mage et de son jeune compagnon, Ursula K. Le Guin nous parle de la mort et du rapport des êtres humains à cette issue qui peut être terrifiante et malgré tout inévitable. Encore une fois, le récit peut sembler très classique mais révèle une réelle profondeur au lecteur prêt à l’accueillir. Le tout dans un style fin et poétique auquel l’autrice nous avait déjà habitué dans les deux premiers tomes.

Ce roman met fin à la trilogie originale d’Earthsea, publiée au tournant des années 1960 et 1970. Je vais désormais poursuivre mon voyage dans l’archipel avec les trois tomes suivants, publiés dans les années 1990 et 2000.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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“The Tombs of Atuan” est le deuxième tome du cycle d'Earthsea d'Ursula K. Le Guin, également connu en français sous le nom de cycle de Terremer.

On y retrouve Ged, le héros du premier tome, mais dans un rôle secondaire, d'autant qu'il n'apparaît que dans la seconde moitié du roman. L'héroïne est une jeune fille arrachée à sa famille à l'âge de cinq ans pour servir de Grande Prêtresse d'une religion très ancienne, après la mort de la prêtresse précédente, dont elle serait la réincarnation.

Comme le premier roman, celui-ci peut appaître comme un roman d'apprentissage très classique, mais Ursula K. Le Guin nous propose un très beau récit servi par une écriture empreinte de poésie. L'autrice explore parfaitement la psychologie de sa protagoniste et la question de la religion, du culte, de la foi, et de l'emprise.

Je continue à être séduit par ce cycle, je comprends qu'il soit devenu un classique de la fantasy. Je vais poursuivre directement avec le troisième roman !

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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« A Wizard of Earthsea » est le premier roman du cycle Earthsea d’Ursula K. Le Guin (traduit en cycle de Terremer en français, me semble-t-il).

Derrière un récit d'apprentissage en apparence très classique en fantasy se cache en réalité un texte poétique, plus profond et original qu'il n'y paraît à première vue. Je me suis laissé emporter par les aventures et les rencontres de son jeune héros, sans totalement comprendre ce qui me plaisait tant. La post-face de l'autrice est à ce titre très éclairante : elle y explique l'origine de ce roman et ce qu'elle a voulu en faire. Pour moi, l'objectif est clairement atteint.

Je vais enchaîner directement avec le deuxième tome du cycle, en espérant qu'il me plaise autant que celui-ci.

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Je sors un peu déçu de la lecture de ce “guides des genres et sous-genres de l'imaginaire”, tiré du blog d'un passionné de littératures de l'imaginaire.

J'espérais en sortir avec de nombreuses références de romans que l'auteur m'aurait donné très envie de lire, et ce n'est pas totalement le cas. En effet, le titre de l'ouvrage doit être pris au sens littéral : l'auteur passe en effet plus de temps à proposer, préciser et débattre de la définition de chaque genre et sous-genre de l'imaginaire qu'à les illustrer avec des oeuvres représentatives. Si la présentation de chaque sous-genre s'achève bien par un encadré listant quelques oeuvres, cela tient plus de l'inventaire que de la présentation donnant envie d'en découvrir plus sur chaque oeuvre.

J'espérais trouver de l'inspiration pour de nouvelles lectures, j'en ressors avec une classification certes très précise (j'adore ça, d'ailleurs) mais guère inspirante.

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Après avoir passé près de deux mois fabuleux dans l’univers de la Culture de Iain M. Banks, j’avais envie de changer complètement d’ambiance et de genre littéraire. Cela tombait bien, car est sorti début janvier « Ceci n’est pas un fait divers », le nouveau roman de Philippe Besson, un auteur que je suis fidèlement depuis son premier roman « En l’absence des hommes », il y a plus de vingt ans.

Dans ce roman, le narrateur est un jeune homme de dix-neuf ans, danseur à l’Opéra de Paris. Il reçoit un appel de sa petite soeur de treize ans, qui lui apprend la terrible nouvelle qui va bouleverser leur vie : leur père vient de tuer leur mère. C’est le point de départ d’un récit sur les violences conjugales, le féminicide, et la difficile reconstruction des proches.

Le style est celui auquel Philippe Besson nous a habitué : simple, fluide, sans fioritures. Je ne sais pas si mon regard de lecteur a changé depuis vingt ans (probablement) ou si c’est la plume de l’auteur qui a perdu un peu de force (peut-être aussi), mais je le trouve moins tranchant que dans ses premiers romans. Certaines formules sonnent creuses, des lieux communs appauvrissent le texte, et la capacité qu’avait Philippe Besson de trouver les mots justes pour parler des sentiments humains me saute moins aux yeux.

Le thème du roman est évidemment fort, mais là aussi j’y vois comme un opportunisme de la part de l’auteur. Ce récit était sans doute nécessaire, mais l’était-il de la part de cet auteur, qui semble d’être emparé d’un sujet « dans l’air du temps » (j’ai du mal à utiliser cette expression pour évoquer ce sujet, mais je n’en trouve pas de meilleure et j’espère que vous comprendrez ce que j’ai voulu exprimer).

J’ai lu les deux cent pages de ce livre entre ce matin et ce début d’après-midi et j’en ressors un peu mitigé. Il y a du bon dans ce roman, mais je n’ai pas été emballé et emporté par la plume de Philippe Besson comme j’avais pu l’être avec certains de ses romans qui m’avaient marqués, comme « En l’absence des hommes », « Un homme accidentel », ou « Arrête avec tes mensonges ». La lassitude me gagne peut-être, même si je serai très probablement encore au rendez-vous de son prochain roman. Jusqu’à quand ?

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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